Sorti en 1983 chez J.Cl.Lattès, ce petit ouvrage nous raconte, comme son nom l'indique, l'aventure des croisades du point de vue des habitants des pays envahis par les "Franj", entre 1196 et 1291.
Il s'appuie essentiellement sur les chroniqueurs musulmans de l'époque et, il faut bien le dire, ne donne pas des croisés une image bien reluisante. Les dirigeants turcs seldjoukides de l'époque ne sont pas non plus épargnés et leurs divisions analysées comme la cause principale du succès initial de la conquête occidentale.
Sa thèse est que les croisades furent un traumatisme comparé dans la mémoire collective des populations musulmanes d'Orient à un viol. Il explique le repli des musulmans, devenus hostiles à la modernité (assimilée désormais à l'Occident), position dont les conséquences sont toujours d'actualité.
C'est un ouvrage intéressant mais qu'il convient de conseiller à qui connait déjà l'histoire, les noms et les lieux. Sinon, on peut s'y perdre un peu.
On apprend aussi beaucoup sur la secte des Assassins et son rôle ambigu dans la politique locale entre les deux "guerres saintes" des antagonistes.
On découvre aussi la valeur d'un homme comme Saladin.
On n'apprend pratiquement rien sur les ordres chevaleresques ni sur leurs relations avec les initiés orientaux.
Il convient donc de compléter cette vision par des sources occidentales pour se faire une opinion solide.