Chapître 48 : La naissance de l’Avatâra (page 299 -301) :
Considérons la seconde naissance comme la naissance d’un principe spirituel au centre de l’individualité humaine, symboliquement figuré par le cœur.
En fait, ce principe réside toujours au centre de tout être mais il n’y est que de façon latente pour l’homme ordinaire : la naissance sera donc le point de départ d’un développement effectif : c’est le rôle de l’initiation.
Ainsi, l’influence spirituelle qu’elle transmet s’identifie au principe même en le vivifiant car il préexiste dans l’être.
Elle actualise sa présence potentielle.
En vertu de l’analogie constitutive du macrocosme et du microcosme, ce qui est contenu dans l’œuf du monde est réellement identique à ce qui est contenu symboliquement dans le cœur. : il s’agit du germe spirituel que la tradition hindoue désigne comme Hiranyagarbha. Cabbalistiquement, ce germe est figuré par la lettre iod qui est le principe de toutes les autres lettres hébraïques.
Par rapport au monde au centre duquel il se situe, le ce germe est proprement L’Avatâra primordial.
Dans la tradition islamique, c’est Er-Rûh el-muhammadiyah, principe de toutes les manifestations prophétiques, principe à l’origine de la création.
Rappelons que le mot Avatâra exprime proprement la descente d’un principe dans le domaine de la manifestation et que le mot de germe est appliqué au Messie dans de nombreux textes bibliques.
Le lieu de naissance de l’Avatâra est représenté par le cœur (identifié à la caverne).
Citons un Upanishad : Sache que cet Agni qui est le fondement du monde éternel (principiel) et par lequel celui-ci peut être atteint, est caché dans la caverne du cœur.
Si Hiranyagarbha est ici désigné comme Agni c’est à cause de sa nature lumineuse, dont ignée.
La position centrale d’Hiranyagarbha l’assimile aussi au Soleil.
Pour passer à l’application microcosmique, rappelons l’analogie entre le pinda, embryon subtil de l’être individuel, et le Brahmânda ou œuf du monde ; ce pinda, en tant que germe permanent et indestructible de l’être, s’identifie par ailleurs au « noyau d’immortalité » qui est appelé luz dans la tradition hébraïque.
La localisation du luz n’est pas toujours en rapport avec le cœur mais toujours avec les chakras ou centres subtils de l’être humains et qui se réfèrent à autant de phases de l’initiation effective :
A la base de la colonne vertébrale, c’est l’état de sommeil où se trouve le luz chez l’homme ordinaire,
Dans le cœur, phase initiale de sa germination qui est proprement la seconde naissance,
A l’œil frontal, perfection de l’état humain, c’est la réintégration dans l’état primordial,
A la couronne de la tête, c’est le passage aux états supra individuels, qui doit mener finalement jusqu’à « l’Identité Suprême ».
En tant que « seconde naissance », l’initiation n’est pas autre chose au fond que « l’actualisation » dans l’être humain du principe même qui, dans la manifestation universelle, apparaît comme l’ « Avatâra éternel ».