Merci de votre message.
Sa lecture m'a incité à rouvrir le livre de Louis Pauwels et Jacques Bergier.
Et j'ai relu cette courte nouvelle d'Arthur Clarke (page 183), intitulée "Les neuf milliards de noms de Dieu". C'est d'ailleurs une nouvelle qui est publiée dans des collections de science fiction.
Dans cette nouvelle, des moines thibétains s'acharnent depuis trois siècles à recopier tous les noms possibles de Dieu (environ 9 milliards d'après eux) afin qu'à l'issue de ce long travail (prévu pour durer 15000 ans), la race humaine ait accompli ce pourquoi elle a été créée et, le but divin étant atteint, la fin du monde puisse survenir.
Ayant pris connaissance des formidables possibilités de l'informatique, les moines en questions s'adressent à des Américains (sceptiques) pour que ceux-ci mettent au point et leur confient une machine permettant d'accélérer considérablement leur travail et de l'achever en trois mois au lieu de 15000 ans.
Bien entendu, les ingénieurs américains, qui ont installé et assuré la maintenance de la machine au Thibet, s'empressent de quitter les lieux quelques heures avant la fin de l'expérience, persuadés que les moines thibétains seraient à la fois désappointés et peut-être dangereux quand ils s'apercevraient que, le travail achevé, la fin du monde ne serait pas au rendez-vous .... car ces ingénieurs américains ne croient pas en la fin du monde.
Et, bien entendu, contrairement à leurs certitudes, au moment où ils descendent de la montagne, au moment où la machine crache ses derniers noms divins, ... les étoiles, un à une, commencent à s'éteindre.
Quelle leçon tirer de cela ?
Peut-être qu'il est absurde de vouloir atteindre un but sans se donner auparavant les moyens d'assumer les conséquences de celui-ci. Si 15000 ans étaient donnés à l'humanité pour être prête pour la fin du monde, c'est qu'elle devait atteindre le niveau de maturité correspondant.
On pense à notre monde moderne et à ses apprentis-sorciers.